«Ne mangent seulement ceux qui peuvent se le permettre»: La sécurité alimentaire dans un contexte d’agriculture industrielle

Faisant écho à Constance Mogale, le Prof. Ruth Hall (PLAAS, Future Agricultures) a expliqué que les investissements fonciers à grande échelle ne représentent pas seulement une perte de terres mais aussi une restructuration de l’ensemble du système alimentaire vers un modèle de production contrôlé par les multinationales. Ainsi, l’agriculture industrielle mène à la supermarchéisation du système alimentaire selon laquelle l’accès aux aliments est permis seulement à ceux qui peuvent se le payer. Prof. Hall a exemplifié l’Afrique du Sud, où la plupart des aliments sont produits par le secteur industriel. L’Afrique du Sud est à l’abri de l’insécurité alimentaire ; le pays produit et exporte des aliments en abondance. Cependant, beaucoup de sud-africains demeurent affamés, simplement parce qu’ils ne peuvent pas se permettre la nourriture disponible. Compte tenu de ces observations, l’agriculture industrielle n’a aucun sens pour la sécurité alimentaire des pauvres et des vulnérables.

Tandis que les gouvernements en Afrique signent des accords d’investissement foncier avec la conviction que l’agriculture industrielle à grande échelle améliore les conditions des populations souffrant de la faim, les faits exposés à travers les exemples suscités démontrent que, bien au contraire, ces accords fonciers rendent souvent les vulnérables encore plus vulnérables. Il est donc essentiel que les gouvernements africains examinent ces accords à la loupe et qu’ils s’assurent que les bénéfices vont aussi au profit des populations et non seulement des investisseurs des grandes entreprises affamées de revenus.

Ces propos ont été recueillis lors du Séminaire sur la réponse parlementaire à la ruée vers les terres en Afrique australe le lundi 11 août au Parlement Panafricain (PPA). Le séminaire est organisé conjointement par le PPA et le Forum Parlementaire de la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC-PF) en collaboration avec l’Institut international du développement durable (IISD), l’Association des parlementaires européens partenaires de l’Afrique (AWEPA), l’Union africaine, l’Initiative sur les politiques foncières (LPI), Africa ForumOXFAM, la Coalition internationale pour l’accès à la terre, le Centre de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et l’Institut d’études sur la pauvreté, la terre et l’agriculture (PLAAS).

Pour d’ultérieurs renseignements, veuillez visiter le site web de l’Institut international du développement durable (IISD).

Cet article a été publié précédemment en une version anglaise. Voir la version originelle de cet article.